La Recherche
Projet de recherche du Docteur Isabelle Mus-Veteau
Visite du laboratoire de Valérie et Georges Pierrefitte-Carle
le 07 juin 2023 à Nice
Le 07 juin 2023, 9 personnes de France Cancer Provence-Côte d’Azur ont répondu à l’invitation de Valérie Pierrefitte-Carle et de son mari Georges pour visiter leur Laboratoire à la Faculté de Médecine de Nice. Nous avons été chaleureusement accueillis par toute l’équipe de Valérie qui avait réservé leur après-midi pour nous.
Par petit groupe, Marie-Charlotte, étudiante en médecine, nous a d’abord détaillé une exposition sur les tissus osseux. Pour la plupart d’entre nous, nous avons découvert que tous les os de notre squelette sont vivants et en perpétuelle évolution !
Puis nous avons eu le privilège, grâce au mari de Valérie, de monter dans un étage de la Faculté de médecine habituellement inaccessible au public, afin de visiter les laboratoires où travaillent les chercheurs(ses). Nous nous sommes sentis très privilégiés de visiter leurs bureaux (exigüs .., et parfois mutualisés), les salles de culture des cellules, et de pouvoir voir microscopes, frigos et congélateurs, et nombre d’appareils sophistiqués de pointe. Nous avons découvert avec émotion et intérêt deux appareils portant l’étiquette « Don de France Cancer en… ».
Valérie et son mari ont souligné le rôle de France Cancer et ont chaleureusement remercié notre association pour les dons qui leur ont permis d’acquérir des appareils très coûteux (parfois 5 000€) qui ont contribué à perfectionner leurs recherches. C’était un moment très émouvant pour nous, la réalisation concrète de notre action bénévole. Il faut savoir qu’une machine neuve peut valoir 300 000 euros, la réparation d’une machine au minimum 2 500 €. (Actuellement une machine est en panne et ils attendent les fonds nécessaires pour la faire réparer).
Nous avons ensuite visionné un document préparé pour nous par Valérie sur les cellules, en des termes très compréhensibles, concrets, imagés, très à la portée du grand public, en nous détaillant tous les protocoles nécessaires dans la recherche, de la petite souris … à l’humain, des hypothèses aux découvertes réalisées.
D’ailleurs, contrairement à l’idée que les souris en laboratoire sont maltraitées, ici c’est tout le contraire ; elles sont choyées et considérées comme des reines, nourries à heure fixe et même le week-end, et peuvent vivre jusqu’à trois ans (alors qu’en moyenne la durée de vie d’une souris est d’un an). Elles ne participent d’ailleurs qu’à un seul protocole de recherche.
Comment ne pas avoir une sincère admiration pour ces chercheurs(ses) passionnés par leur métier, totalement dévoués, même les week-end, et pourtant si reconnaissants envers notre « travail » ; eux qui portent pourtant véritablement ce combat continuel contre la maladie, en espérant qu’un jour, grâce à leurs recherches, le cancer bénéficiera d’un traitement aussi simple que n’importe quelle autre maladie…
Nous avons pris conscience que les conditions de travail de nos chercheurs n’étaient pas faciles, qu’ils doivent s’adapter aux restrictions de budget, de locaux, et que le grand public n’en est pas suffisamment informé. Les restrictions financières diverses font fuir les chercheurs dans d’autres pays mieux dotés, USA, Chine, et les chercheurs comptent énormément sur les donateurs comme notre association.
Malgré tout cela, la recherche avance, en particulier sur les cellules souches et sur les processus de récidive des cancers, ce que nous a démontré Valérie dans son exposé.
Toute l’équipe a trouvé cette journée très intéressante car nous avons appris beaucoup de choses. Nous avons pu réaliser la nécessité de notre engagement bénévole à France Cancer. Devant la compétence et aussi la simplicité de tous ces chercheurs(ses), qui nous ont sincèrement touchés, nous sommes rentrés plus que jamais motivés à faire connaitre notre action, afin de rapporter un maximum de fonds pour les aider à poursuivre leurs recherches et à vaincre notre combat commun contre la maladie.
Un grand merci à Valérie, à son mari, et à toute l’équipe !
Visite de l’IMPC le 4 Octobre 2023 : Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire, CNRS et Université Côte d’Azur, à Sophia Antipolis
La Directrice de Recherche Isabelle Mus-Veteau nous a présenté l’Institut, puis nous a expliqué les avancées de leurs recherches.
IMPC = 230 personnes, 22 équipes, 4 axes de recherche :
Axe 1: Neurobiologie et Systèmes périphériques, traitements et dysfonction Axe 2 : Neuroendocrinologie et pharmacologie
Axe 3 : Biologie de la membrane et pharmacologie
Axe 4 : Pharmacologie génomique et épigénétique. Expression des gènes et recherche de traitements pour les pathologies.
Quatre plateformes :
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Plateforme des gènes.Transcription dans la cellule
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Plateforme des lipides, protéines, métabolites, avec séquençage de l’ADN
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Explorations fonctionnelles sur le vivant (souris)
Leurs travaux se focalisent sur le mélanome, le cancer du poumon, des glandes surrénales, et actuellement plus particulièrement sur le cancer du sein.
Actuellement, pour le cancer du sein, ils étudient comment les cellules du cancer primaire fabriquent des métastases en passant dans le sang, et comment se développent les résistances aux traitements dans les deux cas, cancer primaire et métastases.
Il existe plusieurs mécanismes de résistance au traitement :
– diminution de l’entrée des médicaments anticancéreux
– augmentation de la réparation de l’ADN des cellules cancéreuses
– inactivation des médicaments par une enzyme de détoxication
– capacité à lutter contre la mort de la cellule
– sortie des médicaments anticancéreux par des protéines d’efflux.
Dans la membrane des cellules cancéreuses, les chercheurs ont montré que la protéine Patched, qui est présente dans de nombreux cancers, agit comme “une pompe à efflux de médicaments”, car elle fait ressortir les médicaments de la cellule cancéreuse. Plus Patched est exprimée, plus la survie du malade est faible.
Cette protéine ressemble à des protéines de bactéries (Escherichia Coli) qui contribuent à la résistance aux antibiotiques. Les chercheurs ont montré que l’expression de la protéine Patched humaine présente dans la levure de boulanger, donne aux levures la capacité de résistance aux chimiothérapies. Les études sur Patched continuent donc, et dans le but de contrer l’action de Patched, des dizaines de molécules ont été testées. Aujourd’hui, l’IMPC a trouvé une molécule : ”PAH”, issue de l’éponge méditerranéenne HALICLONA MUCOSA. PAH inhibe la sortie de Doxorubicine (médicament anticancéreux) des cellules des mélanomes, elle augmente l’efficacité de la chimiothérapie ciblée (inhibiteurs de Kinase), elle augmente également le traitement contre la croissance des tumeurs, et elle est active sur les cellules cancéreuses, sans effets secondaires sur les souris.
En collaboration avec des chimistes de l’Université de Nice Côte d’Azur, la PAH a été synthétisée pour être produite en grande quantité.
Ainsi, les chercheurs peuvent travailler sur différentes modifications afin de conférer à cette molécule des propriétés «médicament». Après les phases cliniques I et II, à la charge de la recherche, (et donc grâce aux dons), les laboratoires pharmaceutiques achèteront cette molécule pour les phases III et IV et vendront le médicament au monde entier.
Nous avons pu nous rendre compte combien cette recherche est onéreuse, et combien les dons de France Cancer sont importants afin d’acheter du matériel performant, qui est très cher.
Les travaux de l’IMPC concentrés actuellement sur le cancer du sein, sont pleins d’espoir pour l’avenir, non seulement pour aboutir à une meilleure efficacité des traitements contre le cancer lui-même (cancer primaire) mais aussi pour lutter contre les résistances, les rechutes et la dissémination des cellules cancéreuses dans tout le corps (métastases).
Un grand Merci à Isabelle et à toute son équipe, pour nous avoir partagé son lieu de travail et toutes ces informations !